Après les Arts Décoratifs, son enseignement de la peinture à l'Ecole Ste Geneviève de Versailles, Micheline Brice s'est très tôt consacrée à la représentation du corps féminin en mouvement.

Hymne à la femme, à son mystère que dévoile et travestit un corps sublimé par le regard inspiré et l’expression épurée jusqu’aux confins de l’abstraction.

Objet d’un culte mystique et d’une exigeante admiration, le corps domine l’oeuvre. Il exulte dans de lents mouvements d’extensions ou de rotations qui impriment à la toile une vibration, mesurée, harmonique, musicale.

Un espace retenu en suspens comme saisi dans l’accomplissement d’une gestuelle organisée et mise en scène en arrêt sur image.

Le graphisme est vif et puissant pour rendre l’importance capitale du mouvement qui anime ces femme surprises dans la simplicité de leur vérité.

Mouvante silhouette transparant sous le voile, parfois soulignée d’écarlate ou de sombre carmin, cette femme dans totalement dénudée, ignorant les regards que nous portons sur elle. Sans contraintes, elle évolue, fluide comme la flamme du feu qui l’habite et qu’entourent les volutes légères qui, parfois,  la dissimulent. Son émouvante nudité, perceptible à la brûlante sensualité irradiant de la matité, est adoucie par la distanciation qu’institue le mode pictural. Peint sans autre souci que la sincérité et l’intensité des émotions qu’il transmet, ce corps n’est pas offert. Il vient d’ailleurs. Il existe dans un monde dont l’accès est commandé par l’émotion poétique et cette forme de sauvage pureté que confère l’amour à tout être.

Car c’est bien de passion qu’il s’agit, exprimé avec une fulgurante vigueur et ne talentueuse lucidité. Cet irrésistible sentiment nous entraîne vers les lieux infinis où le rêve  artistique s’élève et dont les horizons empruntent les bleus profonds et le tons célestes des oeuvres de Micheline Brice .

Note écrite par Michel JACQUET, commissaire d’Expositions du Toit de La Grande Arche.